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Plateforme pharos : comment signaler efficacement un contenu illicite

Plateforme pharos : comment signaler efficacement un contenu illicite

Plateforme pharos : comment signaler efficacement un contenu illicite

PHAROS : une arme citoyenne contre l’illégalité numérique

Internet regorge de contenus inoffensifs, informatifs, voire enrichissants. Mais sous la surface, se cache aussi une face sombre : incitations à la haine, arnaques en ligne, contenus pédopornographiques, usurpations d’identité, apologie du terrorisme… La liste est longue.

La bonne nouvelle ? Vous n’êtes pas impuissant face à cette dérive en ligne. La plateforme PHAROS — acronyme de « Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements » — a été mise en place par le ministère de l’Intérieur pour permettre à tout citoyen de signaler un contenu illicite. Un outil simple, efficace, et surtout anonyme. Reste maintenant à savoir comment l’utiliser correctement. Car mal renseigné, un signalement peut vite être ignoré.

Qu’est-ce que PHAROS, concrètement ?

Lancée en 2009, PHAROS est une plateforme gérée par des policiers et gendarmes spécialisés (cellule de veille numérique de la direction centrale de la police judiciaire). Leur mission : réceptionner les signalements des internautes, analyser leur légitimité, recouper les informations, puis les transmettre aux services compétents en cas de contenu réellement illicite.

Contrairement à une croyance tenace, PHAROS n’est pas un guichet pour régler ses comptes avec son voisin ou dénoncer un simple désaccord d’opinion. Sa vocation est purement juridique : elle traite les infractions pénales constatables sur internet.

Quels types de contenus peut-on signaler ?

La liste, établie par les autorités, est très claire. PHAROS reçoit les signalements relatifs à :

En revanche, les différends commerciaux, les propos diffamatoires (relatifs à un particulier) ou les cyberharcèlements personnels sont à signaler au plus près du terrain (police locale, avocat, plateforme d’aide aux victimes). PHAROS n’a pas pour vocation de régler les litiges civils entre particuliers.

Signaler sur PHAROS : comment faire concrètement ?

Le processus est simple, mais il nécessite un minimum de rigueur. Voici la démarche, étape par étape :

À noter : vous n’avez pas besoin de créer de compte. Et aucune poursuite ne pourra être engagée contre vous si le signalement a été fait de bonne foi, même s’il s’avère infondé.

Comment éviter que le signalement soit ignoré ?

PHAROS reçoit plusieurs milliers de signalements chaque jour. Il est donc essentiel que le vôtre ressorte du lot par sa clarté et sa pertinence. Voici les erreurs fréquentes qui le condamnent directement à l’oubli :

Posez-vous cette simple question : si vous étiez le policier de PHAROS, pourriez-vous identifier, comprendre et qualifier l’infraction à partir des données que vous fournissez ? Si la réponse est non, retravaillez votre signalement.

PHAROS fonctionne-t-il réellement ?

Oui, en dépit de certaines critiques sur les délais de traitement. PHAROS représente un outil important dans l’écosystème de veille numérique en France. En 2022, plus de 290 000 signalements ont été reçus, et plusieurs milliers ont donné lieu à l’ouverture d’enquêtes judiciaires.

Des réseaux pédopornographiques ont été démantelés, des sites de phishing ont été bloqués, et des discours haineux ont donné suite à des poursuites pénales. PHAROS ne fait pas de miracle, mais c’est l’un des rares leviers concrets à la disposition du grand public pour lutter contre la criminalité numérique.

Et après le signalement, que se passe-t-il ?

Une fois votre signalement enregistré, vous n’en serez pas forcément informé. Le traitement est confidentiel. Si vous avez laissé vos coordonnées et que l’enquête nécessite des précisions, un enquêteur peut vous contacter, mais c’est plutôt rare. Dans la majorité des cas, le travail se fait dans l’ombre, mais il se fait.

D’un point de vue strictement juridique, un simple signalement sur PHAROS ne vous octroie aucun statut particulier (plaignant, victime, lanceur d’alerte officiel). Pour cela, une plainte en bonne et due forme auprès des forces de l’ordre reste nécessaire.

PHAROS vs Réseaux sociaux : que signaler où ?

Les plateformes comme Facebook, Twitter ou YouTube disposent de leurs propres systèmes de signalement. Est-il pertinent de signaler à la fois sur PHAROS et sur la plateforme d’origine ?

La réponse est oui. Signaler sur la plateforme accélère souvent la suppression du contenu (illicite ou simplement offensant). Mais seul PHAROS permet d’intégrer votre alerte à une démarche judiciaire. En cas de doute, faites les deux. Un double signalement ne coûte rien, et maximise les chances de réaction rapide.

Quelques exemples concrets de signalement efficace

Dans tous ces cas, trois mots d’ordre : clarté, précision, pertinence. Ce sont vos meilleurs alliés pour que votre signalement soit traité rapidement.

PHAROS, un outil à connaître et à faire connaître

Dans une époque où les contenus numériques circulent à une vitesse vertigineuse, chaque internaute peut devenir un maillon fort de la chaîne de vigilance. PHAROS n’est pas réservé aux juristes ni aux experts cybersécurité. Il est conçu pour vous, pour nous. Sa force dépend du nombre et de la rigueur de celles et ceux qui l’utilisent.

Alors, la prochaine fois que vous croisez un contenu qui dépasse la ligne rouge, inutile de scroller en murmurant un « c’est dégueulasse » fataliste. Ne soyez pas témoin passif. Utilisez PHAROS.

Et si l’article vous a été utile, partagez-le. Car sur le terrain virtuel aussi, l’information est la première des protections.

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