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Dénoncer une arnaque bancaire sur internet

Dénoncer une arnaque bancaire sur internet

Dénoncer une arnaque bancaire sur internet

Les escroqueries bancaires ont muté à vitesse grand V avec l’explosion du numérique. Un mail frauduleux, un SMS piégé ou même un appel d’un soi-disant conseiller bancaire suffisent aujourd’hui à vider un compte sans que la victime ait le temps de comprendre ce qui lui arrive. Face à ces méthodes de plus en plus sophistiquées, que faire lorsqu’on est victime — ou simple témoin — d’une arnaque bancaire sur internet ? Dénoncer, oui. Mais efficacement, juridiquement, et surtout, rapidement.

Identifier une arnaque bancaire en ligne : ne tombez pas dans le panneau

Avant de parler dénonciation, encore faut-il savoir reconnaître une arnaque. Aujourd’hui, les cybercriminels ne se contentent plus de mails bourrés de fautes aux promesses grotesques. Ils maîtrisent l’art du mimétisme, imitent avec brio des sites bancaires officiels et usurpent des identités téléphoniques.

Les formes les plus courantes ?

En 2023, plus de 43 000 signalements relatifs à ce type d’escroqueries ont été recensés par la plateforme Pharos. Et tous n’ont pas été signalés à temps. L’objectif ici, c’est d’éviter que le prochain chiffre, ce soit vous.

Victime ou témoin : pourquoi (et quand) faut-il impérativement dénoncer ?

Une arnaque bancaire n’est pas une simple mésaventure numérique : c’est un délit. Dissimuler une tentative d’escroquerie – même par négligence – peut coûter cher, surtout si vous encouragez involontairement sa prolifération. Par ailleurs, dénoncer permet de :

Autrement dit : fermer les yeux, c’est tendre la main aux arnaqueurs. Alors qu’en réagissant rapidement, vous tenez l’arme du contre-pouvoir.

Les réflexes immédiats à adopter après une arnaque bancaire

Pas de panique : chaque minute compte, mais une réponse méthodique est toujours plus efficace qu’un mouvement de panique. Voici une check-list pratique à suivre dès que vous soupçonnez une arnaque bancaire :

Un coup de fil supplémentaire au 0 805 805 817 (numéro anti-arnaque de Cybermalveillance.gouv.fr) peut également vous fournir un accompagnement adapté.

Comment dénoncer une arnaque bancaire :

Vous avez identifié la fraude. Vous avez sécurisé vos comptes. Il est temps de passer à l’étape juridique : la dénonciation formelle. Là encore, méthode et précision priment.

Sur Pharos : la plateforme officielle de signalement

Dirigée par le ministère de l’Intérieur, PHAROS (Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements) s’occupe des infractions sur internet. Rendez-vous sur internet-signalement.gouv.fr.

Remplir un formulaire avec :

L’envoi est anonyme si vous le souhaitez, mais un signalement nominatif a plus de poids et permet aux enquêteurs de vous recontacter en cas de besoin.

Déposez plainte auprès des forces de l’ordre

Contrairement à une idée reçue : oui, vous pouvez porter plainte même si vous avez “seulement” cliqué sur un lien ou communiqué des données. Le vol d’identité, par exemple, est un délit puni par la loi (article 226-4-1 du code pénal).

Deux options :

N’oubliez pas vos éléments de preuve. Et ne partez pas sans un récépissé de dépôt de plainte.

Signalez le site ou le compte frauduleux

Si le scam implique un faux site ou un faux profil sur les réseaux sociaux, vous pouvez également agir :

Certes, vous ne ferez pas fermer Amazon du jour au lendemain. Mais déclencher une vérification peut mener au bannissement d’un profil frauduleux ou à la fermeture d’un site escroc.

Et si la banque refuse de rembourser après l’arnaque ?

Voilà une autre facette insidieuse des arnaques numériques : certaines banques, en cas “d’erreur de vigilance” du client, refusent de rembourser. Pourtant, la loi protège les victimes dans une majorité de cas.

L’article L133-18 du Code monétaire et financier oblige la banque à rembourser toute opération de paiement non autorisée si elle a été signalée promptement (dans les 13 mois au maximum, mais idéalement en quelques jours). La charge de la preuve revient à la banque : elle doit démontrer que vous avez agi avec “fraude ou négligence grave”. Ce n’est pas une mince affaire.

En cas de refus :

Un conseil : n’acceptez jamais un refus ou un silence comme une réponse définitive. Vous êtes dans votre droit. Faites-le valoir.

Prévenir plutôt que guérir : adoptez les bons réflexes

On ne le dira jamais assez : en matière d’arnaques bancaires, la meilleure défense reste la vigilance. Voici quelques mesures simples mais redoutablement efficaces :

Enfin, éduquez votre entourage. Les escrocs ciblent souvent les plus vulnérables : personnes âgées, peu à l’aise avec le numérique… Une discussion peut éviter bien des drames.

Un citoyen vigilant en vaut deux

Dénoncer une arnaque bancaire sur internet, ce n’est pas seulement protéger son portefeuille. C’est participer à l’assainissement du web, remettre les cybercriminels à leur place, et surtout, ne pas laisser la peur ou l’ignorance miner notre confiance numérique. Informé, outillé et actif : voilà ce que doit être le citoyen 2.0.

Le signalement n’est pas une option. C’est un acte de responsabilité. Et face à un système qui joue sur le silence de ses victimes, faire entendre sa voix est plus qu’un droit : c’est une nécessité.

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