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Déclaration fraudes internet : comment signaler une arnaque en ligne à la police et aux plateformes

Déclaration fraudes internet : comment signaler une arnaque en ligne à la police et aux plateformes

Déclaration fraudes internet : comment signaler une arnaque en ligne à la police et aux plateformes

Une arnaque en ligne ne se règle pas avec un simple « tant pis, je ferai plus attention la prochaine fois ». Chaque fraude non signalée est un feu vert donné aux escrocs pour recommencer, parfois à plus grande échelle. La bonne nouvelle : en France, vous disposez d’outils concrets pour déclarer les fraudes internet, à la fois auprès de la police et des plateformes.

Encore faut-il savoir où, comment, et avec quelles preuves. C’est l’objectif de cet article : vous donner une méthode claire, applicable immédiatement, pour ne plus subir en silence.

Identifier clairement le type de fraude que vous subissez

Avant de déclarer, il faut qualifier ce que vous avez subi. Cela paraît théorique, mais c’est ce qui permet aux forces de l’ordre comme aux plateformes de comprendre rapidement le problème.

Quelques formes fréquentes de fraudes en ligne :

Vous n’avez pas besoin de connaître la qualification pénale exacte. Mais être capable de décrire les faits simplement (qui, quoi, où, quand, comment, avec quelles pertes) va grandement faciliter la suite.

Pourquoi il est indispensable de signaler une fraude internet

Beaucoup de victimes renoncent : « C’est trop compliqué », « Pour 200 €, la police ne fera rien », « Je suis tombé dans le piège, tant pis pour moi ». Ce raisonnement arrange surtout les escrocs.

Déclarer une fraude a plusieurs objectifs :

Non, vous n’êtes pas « trop naïf » pour porter plainte. L’escroquerie est un délit, parfois un crime. C’est la responsabilité des fraudeurs, pas de la victime.

Première étape : sécuriser et rassembler les preuves

Avant même de courir au commissariat ou de remplir un formulaire en ligne, verrouillez votre environnement et constituez un dossier le plus complet possible.

1. Sécuriser immédiatement

2. Sauvegarder les éléments de preuve

Ne supprimez pas les messages, même s’ils vous semblent compromettants ou gênants. Ils sont souvent essentiels.

Objectif : avoir un dossier que vous pourrez joindre aussi bien à une plainte qu’à un signalement de plateforme, sans perdre d’éléments en route.

Signaler une arnaque en ligne à la police ou à la gendarmerie

Pour les faits relevant d’une infraction pénale (escroquerie, chantage, usurpation d’identité, atteinte à la vie privée, etc.), le réflexe doit être de vous tourner vers les forces de l’ordre.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous en France.

1. Le portail THESEE : pour certaines escroqueries en ligne

Le ministère de l’Intérieur a mis en place une procédure entièrement en ligne :

Vous pouvez l’utiliser pour des fraudes telles que :

Vous remplissez un formulaire détaillé, joignez vos preuves, et votre plainte est transmise au service compétent. Vous recevez un récépissé, comme pour une plainte classique.

2. Le signalement PHAROS : pour les contenus illicites

PHAROS (Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements) sert à signaler des contenus ou comportements en ligne potentiellement illégaux :

Accès : via internet-signalement.gouv.fr. Vous décrivez les faits, indiquez l’URL, joignez éventuellement des captures. Ce n’est pas une plainte, mais un signalement à des enquêteurs spécialisés qui peuvent déclencher des investigations et saisir les autorités compétentes.

3. La plainte en commissariat ou en gendarmerie

Dans bien des cas, vous aurez tout intérêt à déposer une plainte formelle :

Si on tente de vous décourager (« Pour ce montant, ça ne sert à rien », « Vous ne reverrez pas votre argent »), rappelez que vous avez le droit de porter plainte. La plainte n’est pas conditionnée au montant ni aux chances de retrouver les fonds.

4. La pré-plainte en ligne

Pour gagner du temps, vous pouvez :

Vous serez ensuite convoqué pour signer. Là encore, préparez vos pièces jointes.

5. En cas d’urgence

Signaler une fraude aux plateformes : un levier souvent sous-estimé

Les plateformes ne sont pas des tribunaux, mais elles disposent d’un pouvoir très concret : couper l’accès aux escrocs. Encore faut-il les solliciter correctement.

1. Plateformes de réseaux sociaux (Facebook, Instagram, X, TikTok…)

Si votre identité est usurpée :

2. Plateformes de vente et de petites annonces (Leboncoin, Vinted, eBay, Marketplace Facebook, Airbnb…)

Certaines plateformes collaborent avec les autorités et pourront bloquer les comptes, geler des fonds ou fournir des informations techniques, mais souvent seulement après réquisition judiciaire.

3. Banques, services de paiement et fintech (PayPal, Lydia, banques en ligne…)

Attention : les délais de contestation sont souvent courts (parfois 13 mois maximum, parfois bien moins selon le type d’opération). Attendre est le meilleur moyen de perdre vos chances de remboursement.

4. Hébergeurs, registrars et services mail

En cas de site frauduleux évident (faux site de banque, fausse marque, faux service public), vous pouvez :

Résultat possible : suspension du nom de domaine ou de l’hébergement, parfois en quelques heures, surtout s’il s’agit d’une marque clairement usurpée ou d’un service public.

Trois scénarios concrets et comment réagir

Pour rendre le tout plus concret, voici quelques cas typiques, avec la marche à suivre.

1. Arnaque CPF / formation professionnelle

Vous recevez un appel ou SMS pressant : « Vos droits CPF vont expirer, il faut les utiliser maintenant », avec un lien vers un site pseudo-officiel.

2. Faux support technique Microsoft / opérateur

Un message s’affiche sur votre écran : « Votre ordinateur est infecté, appelez ce numéro », ou un prétendu agent vous contacte après que vous avez cliqué sur une pub.

3. Usurpation de votre identité sur un réseau social

Un faux profil reprend vos photos, votre nom, et contacte vos proches pour demander de l’argent ou diffuser des propos qui ne sont pas de vous.

Les erreurs fréquentes à éviter

Au-delà des réflexes de base, quelques pièges classiques compliquent ensuite toute démarche.

Que se passe-t-il après votre signalement ?

Un fantasme circule : après une plainte, la police « remonte l’IP » et interpelle l’escroc dans la semaine. La réalité est plus nuancée.

Selon la nature des faits, plusieurs scénarios :

Ne vous attendez pas forcément à des nouvelles rapides. Les enquêtes prennent du temps, et les services sont saturés. Mais l’absence de retour immédiat ne signifie pas que vos démarches sont inutiles.

Ressources officielles et outils utiles

Pour agir vite et au bon endroit, gardez sous la main une petite liste de sites fiables :

Signaler une fraude internet n’est ni un caprice, ni une perte de temps. C’est une démarche de protection – pour vous, mais aussi pour ceux qui pourraient être les prochaines cibles des mêmes escrocs. Vous n’empêcherez jamais totalement les arnaques en ligne, mais vous pouvez contribuer à rendre leur terrain de jeu beaucoup moins confortable.

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