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Comment signaler un site frauduleux en toute sécurité

Comment signaler un site frauduleux en toute sécurité

Comment signaler un site frauduleux en toute sécurité

Pourquoi faut-il signaler un site frauduleux ?

Ne pas signaler un site frauduleux, c’est laisser la porte ouverte à d’autres victimes. Un silence complice… involontaire, certes, mais aux lourdes conséquences. Les sites de phishing, les arnaques en ligne, les fausses boutiques ou les plateformes pièges pullulent sur internet, et leur impact n’est pas qu’économique. Ils volent des données personnelles, ruinent des comptes bancaires et brisent parfois des vies. Signaler un site malveillant, c’est donc un acte citoyen, un réflexe de protection individuelle et collective.

Encore faut-il savoir le faire efficacement, en toute sécurité, et surtout… sans se mettre soi-même en danger.

Les signaux d’alerte à repérer

Avant même de penser à signaler un site, il faut être capable de le reconnaître. Certains indices ne trompent pas :

Certains sites frauduleux vont plus loin : structures bien conçues, visuels professionnels, billets de blog copiés-collés depuis d’autres sites réputés… Le danger, c’est parfois ce qui semble trop parfait.

Signaler un site frauduleux : les démarches

Une fois le doute levé (ou suffisamment sérieux), vient le moment de passer à l’action. Voici les canaux les plus fiables pour signaler un site malveillant, que vous soyez victime ou simple observateur.

Pharos – La plateforme officielle du Ministère de l’Intérieur

PHAROS (Plateforme d’Harmonisation, d’Analyse, de Recoupement et d’Orientation des Signalements) est l’outil officiel pour dénoncer les contenus illicites en ligne. Elle couvre notamment :

La procédure est simple :

PHAROS transmet ensuite aux autorités compétentes. Les équipes sont mixtes : gendarmes, policiers spécialisés, cyber-enquêteurs.

La DGCCRF – Pour les litiges commerciaux et fraudes à la consommation

La plateforme SignalConso permet aux consommateurs de signaler une arnaque commerciale, qu’il s’agisse d’un marchand qui n’expédie jamais ses produits, d’une pub trompeuse ou d’un faux site e-commerce.

C’est directement traité par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Un plus : le professionnel visé est informé, ce qui permet parfois une résolution amiable. À condition qu’il existe… Ce qui n’est pas toujours le cas dans une arnaque bien montée.

Google Safe Browsing et autres navigateurs

Un signalement ne se limite pas aux autorités : vous pouvez aussi faire en sorte que le site soit bloqué pour d’autres internautes. Comment ? En le déclarant comme dangereux auprès des outils de navigation.

Moins formel, mais redoutablement efficace. Un site blacklisté par Google est immédiatement rendu inopérant pour la plupart des utilisateurs. Une sorte de mise en quarantaine numérique.

Plaintes pénales : une solution en cas de préjudice

Si vous êtes victime (perte financière, vol de données, détournement d’identité), une plainte officielle auprès des forces de l’ordre est fortement recommandée. Dirigez-vous vers une gendarmerie ou un commissariat, même si l’escroquerie s’est produite en ligne. À défaut, vous pouvez adresser une plainte par écrit au procureur de la République.

Pensez à rassembler tous les éléments :

L’enquête peut être longue, mais encore une fois : chaque signalement renforce les chances de neutraliser la fraude.

Agir en toute sécurité : précautions indispensables

Signaler un site frauduleux, oui. Mais pas n’importe comment. Certains cybercriminels n’aiment pas qu’on leur mette des bâtons dans les roues… et peuvent chercher à identifier un signalement gênant. Voici les précautions à adopter :

Enfin, un réflexe à adopter systématiquement : changez vos mots de passe si vous avez interagi avec le site douteux (achat, création de compte, etc.).

Cas pratiques : deux exemples pour mieux comprendre

L’achat piégé sur une fausse boutique de sneakers

Sébastien, 31 ans, commande une paire de Jordan « en promo » à -70 %. Paiement par CB sur un site au design impeccable. Reçu : rien. Service client ? Injoignable. Site : disparu quelques jours plus tard, remplacé par une fausse page 404.

Il signale immédiatement sur PHAROS et auprès de SignalConso. Il dépose aussi plainte auprès du commissariat avec sa preuve d’achat et les échanges de mails. Quelques mois plus tard, il apprend que d’autres victimes se sont manifestées. Grâce à la compilation des témoignages, le site frauduleux est finalement passé en liste noire chez les principaux navigateurs.

Le faux site administratif à l’apparence crédible

Naïma reçoit un mail l’invitant à régler une « amende de stationnement » en ligne sous 48h. Le site imite parfaitement celui des impôts : logos officiels, jargon administratif, formulaire de paiement par Carte Bleue. Sauf qu’elle n’a jamais eu cette contravention.

Elle vérifie l’URL : impots.civ-services.gouv-paris.fr. Duperie classique. Elle ne paie pas, mais alerte directement PHAROS. En parallèle, elle informe ses proches via les réseaux pour éviter d’autres victimes. Moins d’une semaine plus tard, le site est désindexé de Google, et le domaine suspendu par l’hébergeur.

Et après ? Le suivi du signalement

Une fois votre signalement transmis, vous n’aurez pas toujours de retour individuel. C’est frustrant, mais normal : les services reçoivent des milliers de signalements par mois et ne peuvent tenir informé chaque plaignant.

L’impact se mesure autrement :

Des progrès encore trop lents parfois, mais chaque signalement compte. Comme une goutte d’eau capable d’éteindre des débuts d’incendie numérique.

Ce qu’il ne faut surtout pas faire

Quand l’adrénaline monte, certaines réactions peuvent s’avérer contre-productives, voire dangereuses. Parmi les erreurs fréquentes :

Mieux vaut signaler malin, que crier sans effet.

En résumé

Un clic peut sauver des centaines de victimes potentielles. À vous de jouer.

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