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Comment savoir si je me suis fait flasher et vérifier officiellement son relevé d’infractions routières

Comment savoir si je me suis fait flasher et vérifier officiellement son relevé d’infractions routières

Comment savoir si je me suis fait flasher et vérifier officiellement son relevé d’infractions routières

Vous avez vu un flash sur le bord de la route et, depuis, vous guettez votre boîte aux lettres comme si votre avenir en dépendait ? Entre les mythes, les rumeurs et les « on m’a dit que », il est temps de faire le tri et de regarder ce que dit, très concrètement, le système de contrôle automatisé et le droit routier.

Dans cet article, on va répondre à deux questions simples :

Objectif : sortir du doute, éviter les pièges, et reprendre la main sur votre dossier routier.

Flash ou pas flash : ce qu’il faut vraiment comprendre

Première vérité dérangeante : tant que vous n’avez pas reçu d’avis de contravention, vous ne savez pas, juridiquement, si vous avez été « flashé ». Vous avez peut-être été pris, peut-être pas. Ce que vous voyez (ou ne voyez pas) sur la route n’est pas une preuve.

Quelques points essentiels à avoir en tête :

Donc se demander « je crois que j’ai vu un flash, est-ce que c’est sûr ? » n’a, juridiquement, aucun intérêt. La seule chose qui compte : l’existence (ou non) d’une contravention enregistrée dans les systèmes officiels.

Les délais : combien de temps pour recevoir un avis de contravention ?

Si vous avez effectivement été contrôlé par un radar automatique, le processus est très encadré. En pratique :

Mais attention à une chose : ce n’est pas parce que vous n’avez rien reçu au bout d’un mois que vous êtes définitivement tranquille.

En droit, les contraventions routières (radars compris) se prescrivent en principe par un an. Tant que ce délai n’est pas passé, la procédure peut encore être lancée, même si, en pratique, les radars automatiques génèrent leur avis assez rapidement.

Si vous avez déménagé sans mettre à jour l’adresse de votre carte grise, le risque est évident : l’avis part à l’ancienne adresse, revient, et vous découvrez l’existence de l’amende au moment d’une majoration salée… voire d’une saisie.

Les fausses pistes à éviter absolument

Quand on doute, on a tendance à multiplier les mauvaises idées. Quelques-unes reviennent souvent.

Si vous voulez des informations fiables, il n’y a que deux sources : les courriers officiels (avis de contravention, amende majorée) et les téléservices de l’État.

Vérifier si une contravention est en cours de traitement

Vous avez reçu une lettre, ou vous avez un doute parce que vous avez utilisé un véhicule de fonction ou de location ? Là, un outil officiel devient très utile : le site de l’ANTAI.

L’ANTAI (Agence nationale de traitement automatisé des infractions) gère notamment les avis de contravention issus des radars. Le site à retenir :

www.antai.gouv.fr

À partir de ce site, vous pouvez :

En revanche, l’ANTAI ne propose pas un outil magique « voir si j’ai été flashé sans avis ». Si aucun avis n’a été édité à votre nom, le système ne vous affichera rien.

Pour savoir où vous en êtes globalement, il faut aller plus loin que l’ANTAI, et s’intéresser à votre dossier conducteur.

Consulter ses points et infractions avec Télépoints

Le premier réflexe pour vérifier officiellement votre situation est d’aller sur :

www.telepoints.info (ou via service-public en passant par le téléservice « Consulter son nombre de points sur le permis de conduire »).

Ce téléservice vous permet de voir :

Quelques précisions importantes :

Pour vous connecter à Télépoints, vous pouvez utiliser :

Télépoints vous donne une vue globale, mais reste limité en détail. Pour aller au fond des choses, il existe un document beaucoup plus complet : le relevé d’information intégral.

Obtenir son relevé d’information intégral (RII) : la radiographie complète de votre permis

Le relevé d’information intégral (RII) est le document le plus précis sur votre situation de conducteur. Il est émis par le Fichier national des permis de conduire. C’est votre « casier routier ».

On y trouve :

Pour vérifier officiellement et de manière exhaustive ce que l’État a enregistré sur vous, c’est ce document qu’il faut demander.

Comment l’obtenir ? Plusieurs voies possibles :

Ce document est personnel. Il n’est communiqué qu’au titulaire du permis (ou à son avocat avec mandat). Personne d’autre n’a légalement le droit de vous le réclamer en dehors d’un cadre très encadré (assureur dans certains cas, justice, etc.).

Une fois en main, votre RII vous permet de :

Déménagement, changement de véhicule : le piège classique

Une grosse partie des « j’ai découvert une amende majorée sans jamais avoir reçu le premier avis » vient de là : l’adresse sur la carte grise n’a pas été mise à jour dans le mois suivant le déménagement.

En droit, l’administration n’est pas responsable si elle a envoyé l’avis à l’adresse qui figure sur le certificat d’immatriculation, même si vous n’y habitez plus. C’est une obligation légale du titulaire du véhicule de mettre à jour cette adresse.

Concrètement :

En cas de majoration déjà appliquée, il est parfois possible de demander la remise gracieuse ou l’annulation de la majoration en démontrant votre bonne foi, mais ce n’est ni automatique ni garanti.

Et si quelqu’un d’autre a commis l’infraction avec mon véhicule ?

Autre situation fréquente : vous recevez un avis de contravention, mais vous savez que ce n’était pas vous au volant (emprunt de véhicule, salarié, conjoint, ami, etc.). Ou pire : vous découvrez un retrait de points d’une infraction que vous n’avez jamais commise.

Deux cas de figure :

Dans cette perspective, vous devenez presque « lanceur d’alerte » de votre propre dossier : vous signalez une anomalie dans le système, qui peut avoir des conséquences lourdes (perte de permis, hausse d’assurance…).

Arnaques et faux sites : rester méfiant

Dès qu’un sujet touche à la peur (perdre son permis, payer une amende), les escrocs se précipitent. Quelques signaux à connaître :

Règle simple : pour vérifier une infraction, payer une amende ou consulter votre dossier, ne passez que par :

Que faire si vous pensez avoir été flashé récemment ?

Si vous avez le sentiment assez net d’avoir déclenché un radar (vitesse largement au-dessus de la limite, flash visible, emplacement connu d’un radar fixe, etc.), la démarche rationnelle est la suivante :

En revanche, si, plusieurs mois après, vous n’avez reçu aucun courrier, que votre adresse carte grise est correcte, et que rien ne bouge sur votre dossier, il est probable que vous n’ayez finalement pas été verbalisé. Le doute ne disparaît totalement qu’à l’expiration du délai de prescription, mais en pratique, la majorité des contraventions issues de radars automatiques sortent très vite.

Transformer l’angoisse du flash en stratégie de gestion

Se demander en boucle « est-ce que je me suis fait flasher ? » ne change rien. Par contre, utiliser intelligemment les outils à votre disposition vous redonne du pouvoir :

Personne n’a intérêt à découvrir par hasard, au détour d’un contrôle ou d’un renouvellement d’assurance, que son permis est déjà en sursis. Dans un système automatisé, la seule défense est l’anticipation et la vérification.

Vous avez le droit de savoir ce que l’État a inscrit sur votre permis. Ce droit ne se demande pas à demi-mot : il s’exerce, de manière méthodique, avec les bons outils et les bons réflexes.

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