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Comment porter plainte pour piratage de compte bancaire et récupérer son argent étape par étape

Comment porter plainte pour piratage de compte bancaire et récupérer son argent étape par étape

Comment porter plainte pour piratage de compte bancaire et récupérer son argent étape par étape

Vous découvrez des opérations bancaires que vous n’avez jamais réalisées. Panique, incompréhension, colère. Le réflexe de beaucoup : se dire qu’il est « trop tard » et que l’argent est perdu. C’est faux. En France, le cadre juridique protège très largement la victime de piratage de compte bancaire… à condition d’agir vite et méthodiquement.

Ce guide détaille, étape par étape, ce que vous devez faire pour :

Objectif : transformer un moment de vulnérabilité en démarche structurée, et éviter que la banque ou l’auteur de l’arnaque ne profite de votre désarroi.

Reconnaître un piratage de compte bancaire

Avant d’agir, il faut qualifier le problème. Tout ce qui est inhabituel n’est pas forcément du piratage, mais certains signes ne trompent pas :

Dans le vocabulaire bancaire, on parle d’« opérations non autorisées ». C’est ce terme qui compte juridiquement. Vous ne devez jamais reconnaître une opération dont vous n’êtes pas à l’origine, même si le montant est faible ou si la banque minimise.

Le piratage peut suivre plusieurs schémas :

Peu importe la méthode : en droit, l’essentiel est de démontrer que vous n’êtes pas à l’origine des opérations.

Réflexe immédiat : sécuriser le compte

Dès que vous suspectez un piratage, chaque heure compte. Votre première mission : fermer le robinet.

Ce mémo vous servira plus tard en cas de contestation : la chronologie est une arme juridique.

Faire jouer vos droits auprès de la banque

En matière de piratage, la loi française et européenne est claire et largement en votre faveur. La banque n’a pas le droit de vous laisser porter seule la charge du préjudice.

Le cadre est fixé notamment par le Code monétaire et financier, articles L133-18 à L133-24 :

Les principaux délais à connaître :

En pratique, certaines banques jouent la montre ou invoquent la « négligence grave » pour refuser de rembourser. D’où l’importance de formuler votre contestation de manière rigoureuse.

Comment rédiger une contestation efficace auprès de la banque

Ne vous contentez jamais d’un appel oral pour contester. L’appel est utile pour la réaction d’urgence, pas pour le volet juridique. Il vous faut une trace écrite datée.

Idéalement :

Votre courrier doit contenir au minimum :

Par exemple, une formule simple et efficace :

« Je vous informe que je conteste formellement les opérations listées ci-dessous, que je n’ai en aucun cas autorisées ni validées. Conformément aux articles L133-18 et suivants du Code monétaire et financier, je vous demande de procéder à leur remboursement immédiat ainsi qu’à la restitution des frais et agios qui en découlent. »

Gardez une copie de tout : confirmation de réception, échanges, relevés, captures d’écran. Vous constituez un dossier, pas un simple échange courtois.

Porter plainte pour piratage : où, comment, contre qui ?

Porter plainte n’est pas toujours exigé pour obtenir le remboursement bancaire, mais c’est fortement recommandé. Dans certains cas (fraude organisée, récidive, montants importants), c’est même une question d’intérêt général.

Vous pouvez déposer plainte :

Si vous ne connaissez pas l’auteur, ce qui est très fréquent, vous portez plainte contre X. Ce n’est pas un problème.

Pièces utiles à joindre ou à présenter :

Important : si un fonctionnaire tente de vous dissuader (« ça ne servira à rien », « voyez avec votre banque »), insistez calmement. Le dépôt de plainte est un droit. En cas de blocage manifeste, vous pouvez :

Articuler plainte pénale et remboursement bancaire

Beaucoup de banques exigent (ou laissent entendre) qu’il faut une plainte pour rembourser. Juridiquement, ce n’est pas exact.

Le remboursement des opérations non autorisées dépend de la loi, pas de la plainte. La banque ne peut pas bloquer vos droits en se retranchant derrière l’absence de dépôt de plainte. En revanche, en pratique :

Dans vos échanges avec la banque, vous pouvez indiquer : « Une plainte a été déposée auprès de [service / date]. Je vous transmettrai les références dès qu’elles seront communiquées. ». Puis, une fois le récépissé obtenu, envoyez-en copie.

Cas particuliers : virements, phishing, paiement sans contact, « négligence grave »

Les banques tentent souvent de distinguer plusieurs cas pour limiter leur responsabilité. Quelques points de vigilance.

1. Virements frauduleux depuis votre espace client

2. Fraude par phishing (« faux conseiller bancaire »)

3. Paiement sans contact ou retrait au distributeur

4. La fameuse « négligence grave »

Ce terme est devenu l’argument magique de certains établissements pour refuser tout remboursement. Heureusement, ce n’est pas eux qui décident de ce qui est grave ou non : c’est le juge, en cas de litige.

La négligence grave suppose un comportement extrêmement imprudent, par exemple :

Être trompé par une arnaque sophistiquée n’est pas, en soi, une négligence grave. Si votre banque invoque ce motif, demandez-lui de le justifier par écrit et précisément. Cela vous servira en cas de recours.

Quand la banque refuse de rembourser : vos recours

Si, malgré vos démarches, la banque persiste à ne pas rembourser ou le fait partiellement, ne considérez pas que c’est la fin du chemin. C’est juste la phase 2.

1. Le service réclamations de la banque

2. Le médiateur bancaire

3. Les autorités de contrôle et de protection

4. L’action en justice

Et n’oubliez pas : si vous n’êtes pas seul dans ce cas avec la même banque, l’information circule vite. Un établissement qui accumule les refus injustifiés finit tôt ou tard sur le radar de la presse spécialisée, des associations de consommateurs… et des régulateurs.

Réduire les risques à l’avenir : les bons réflexes

Aucun système n’est invulnérable, mais vous pouvez réduire sérieusement les risques de piratage ou, au minimum, les dégâts.

Vous n’êtes pas responsable du fait qu’un escroc a décidé de vous cibler. En revanche, vous êtes responsable de la façon dont vous réagissez. Et en matière de piratage bancaire, une réaction rapide, structurée et juridiquement armée fait toute la différence entre un simple incident et une catastrophe financière.

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